samedi 23 février 2013

Littérature: Il était une fois... Le chant des Sirènes!

Bonjour à tous!
J'espère que vous vous portez bien.. Ici la grisaille est revenue.. Ironiquement, tout juste aprés mon article sur le printemps.. Comme si le temps m'envoyait un signe "Eh! Oh, ne t'emballe pas trop! Tiens, tu reprendra bien un peu de pluie?"..
Enfin peu importe, les vacances sont belles et bien là, elles!
Et qui dit vacances, dit lecture!
Je viens donc vous faire une petite revue d'un chouette bouquin qui m'a énormément plu..
Il s'agit du tome 3 de Billy Brouillard, Le chant des Sirènes..

J'ai trouvé cette image sur le blog de Guillaume Bianco, l'auteur déjanté de cette bande dessinée.
 
Habituellement, je ne lis pas tellement de bandes dessinées, formation classique oblige, je préfère Gargantua à Superman...
Mais celle-ci n'est pas une bande dessinée "classique", non non!!





Voila le genre de planche que l'on retrouve chez Billy Brouillard, et moi qui adore la Divine Comedie de Dante, je trouve ce genre de clin d'oeil vraiment génial!
 

 
 



« N'écoutez pas vos professeurs,

Continuez à dessiner des dinosaures roses,

Désobéissez à vos parents,

Et n'hésitez pas à aller vous endormir

Sous une pluie d'été...

Vous finirez bien par entendre

Le doux chant

De la Princesse de la flaque d'eau. »
 
Ce poème résume parfaitement l’univers incroyable de Billy Brouillard, petit garçon doué d’un don de trouble-vue (lorsqu’il retire ses lunettes de myope) et qui porte un super tricot
digne des plus grands héros. Mais d’où vient-il? Il est le personnage éponyme de Guillaume Bianco
(auteur du poème) qui n’hésite pas à lui faire la vie dure: lorsqu’il n’affronte pas le ragoût de poulpe
de son grand-père ou les baisers dégoûtants des filles, c’est dans le troisième tome de Bianco,
Le Chant des Sirènes, que Billy Brouillard va devoir survivre aux périples les plus dangereux. Alors
qu’il s’apprêtait à passer d’ennuyeuses vacances chez ses grands parents, le voila qui va être appelé


à rejoindre les abysses, rencontrer toute la peuplade de la mer, les sirènes mais aussi les fantômes et
les goules.
Cette trame narrative est cependant loin de constituer l’intégralité du livre. Poèmes, bestiaires, extraits de la Gazette du Bizarre, contes, etc. enrichissent les aventures du jeune garçon.
Cette diversité se retrouve également et surtout dans les illustrations de Guillaume Bianco:
aquarelles, planches de bandes dessinées “traditionnelles”, imitations de gravure, bienvenue dans un
univers rempli d'aventures, de monstres et de tartines à la confiture pour le goûter!



La griffe de l'illustrateur semble être anachronique à notre époque.
 En effet, le style de Guillaume Bianco pourrait s'apparenter aux romans gothiques anglais du XIXème siècle peuplés d'êtres surnaturels qui viennent hanter les vivants. Il n'hésite pas à revisiter la

Divine Comédie et son écriture est truculente et rabelaisienne. Quant à ses illustrations, elles rendent
hommage au style à la fois fin de siècle, victorien et gothique.

En somme, le lecteur est dérouté et nous sommes bien loin des bandes dessinées et contes que nous
trouvons aujourd'hui chez nos libraires. La manière de procéder de l'auteur-dessinateur semble venir
d'une autre époque, d'un autre monde.
 
L'histoire n'en est pas moins farfelue : il s'agit d'un hommage aux superstitions.
Guillaume Bianco entraîne ses lecteurs dans une sorte d'épopée mythologique grecque dans
laquelle, pour réussir, Billy Brouillard devra franchir un à un tous les obstacles monstrueux qui se
dressent sur son périple aquatique pour gagner le coeur de Prune, qui est à la fois une sirène et sa
voisine de camping. Au début, le petit garçon a du mal à croire au statut magique de son amie mais
quand une terrible maladie s'empare d'elle, il décide de lui faire confiance et de plonger à son tour
dans les abysses, bien déterminé à la sauver !
 





À la fois impressionnante, amusante et captivante, cette richesse narrative confirme qu'en plus d'être
scénariste, Guillaume Bianco se révèle aussi être un véritable conteur. L'univers de Billy Brouillard
est merveilleux, Prune la sirène est jolie, mais derrière le sourire il y a la grimace et la lecture peut
se révéler un peu ardue pour les plus jeunes lecteurs. En effet, si
Billy Brouillard : le Chant des Sirène est un hymne à l'enfant qui sommeille en chacun de nous et à la rêverie, certains passages 
sont très inquiétants. Malgré le parfum d'insouciance et de poésie qui règne tout de même la plupart
du temps, les images et les mots se parent parfois d'ombre et peuvent se montrer effrayants : La
Petite Sirène (qui ne voulait plus en être une) n'hésite pas à dévorer les jambes d'une de ses
admiratrices et Le seigneur de la nuit éternelle, dans un terrible combat de grimace se mord à sang
la langue tandis que, pour riposter Billy bouge son globe oculaire avec ses doigts (évidemment, il
remporte la victoire).


 
L'essence même du livre, la plongée dans les abysses, nous rappelle les épopées antiques mais
aussi -et surtout- les livres d'aventures qui ont bercé notre enfance. C'est un souffle nouveau pour le
Capitaine Némo ou Christophe Colomb et Billy Brouillard pourrait être leur descendant ! Mais chez
Guillaume Bianco tout est léger, rien n'est grave et quand le jeune garçon se retrouve face au Prince
des Ténèbres il s'engage contre lui dans un terrible combat... de grimaces !
 
Voila voila, j'espère que vous ai donné envie de plonger dans le monde fantasmagorique de Billy Brouillard!
A  bientôt, les amis!
 
Et un gif pour la route!!
 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire